Une légère modification sur le programme mixte C.
1. HYPERDENSITE : GESTION DE LA PROMISCUITE
ou l’art de la médiation
1.1 ENCADREMENT
Coordination :
Marc Mawet
Encadrement :
Inès Camacho
Fabien Dautrebande
Melina Giannakis
Marc Mawet
Denis Pools
Iwan Strauven
1.2 INTERVENTIONS THEORIQUES
1.2.1 Marc Mawet : Lecture de projets
1.2.2 Julie Martineau : « Quelle nature pour la ville traditionnelle? Jardin secret ou paysage de proximité?"
1.3 DUREE
Voir planning joint
1.4 MODALITE DE TRAVAIL
Travail individuel
1.5 DOCUMENTS TRANSMIS
Plan d’implantation
Plans, coupes, façades de tous les bâtiments des parcelles contigües
Photos des bâtiments contigus
1.6 OBJET
La densité traverse l’histoire des villes et de l’architecture.
Elle est aujourd’hui inséparable de la notion de la « ville d’hier » et on l’associe très souvent à la ville traditionnelle, qualifiée de « ville dense » par opposition aux formes nouvelles de conditions urbaines reprises sous des intitulés divers comme « ville émergente » ou « ville diffuse » et que l’on pourrait illustrer sommairement par le modèle du lotissement.
En jouant dans cette dialectique, on oblitère sans doute d’autres formes de densité comme les barres ou les tours des grands ensembles mais là n’est pas le débat d’aujourd’hui.
La densité s’exprime autant par sa réalité physique que par la socialité et l’usage qu’elle induit. Ainsi, elle est souvent synonyme de compacité, de concentration, de limites claires, de continuité mais aussi de proximité, de mixité, de quartier, d’anonymat.
Les époques et les angles d’approches, les points de vue, l’appréhendent diversement.
Du côté de ses défenseurs, la ville dense, la ville historique est présentée par certains comme la garante des valeurs collectives, comme seule capable d’assurer les réelles conditions d’une communauté, elle est productrice « d’intelligence et de culture ». Elle serait emblématique de la ville durable parce que faible consommatrice de territoire, emblématique aussi de la lutte contre le capitalisme et la fuite des responsabilités étatiques. Les plaidoyers pour la reconstruction de la ville 19ème sont là pour en témoigner tout comme ceux de l’écologie contemporaine.
Du côté détracteurs, elle serait génératrice d’insalubrité et de formes nombreuses de délinquances et ruptures sociales, elle serait même criminogène si l’on s’en réfère à des discours qui ne sont pas tous sécuritaires. Les velléités individuelles l’identifient souvent comme une restriction des libertés.
Elle a donné lieu à des opérations de type hygiénistes (Paris au 19ème siècle mais aussi Barcelone actuellement) et à des politiques publiques d’aides à l’acquisition à la petite propriété terrienne afin de pousser les populations à migrer hors des villes.
Si l’on devait s’en référer à la majorité, comme en témoignait le sociologue Yves Challas lors de son intervention au colloque bruxellois sur la densité, « les gens ne veulent pas de la densité ». Selon lui, 50% des Français habitent dans une maison individuelle et dans les 50% restant, 2/3 des personnes interrogées expriment leur désir de vivre en maison individuelle.
Nous estimons qu’une lecture aussi manichéenne de la situation mène à l’impasse et avons donc décidé de ne pas prendre à priori position et de ne pas vous y obliger sans faire l’expérience par le projet des dimensions multiples de cette réalité.
La situation dans laquelle nous vous demandons de travailler, à savoir densité et complexité d’un parcellaire pavillonnaire exigu, est une sorte de transition, de forme intermédiaire entre les conditions de mitoyenneté et de lotissement telles qu’elles appartiennent à votre culture et à vos habitudes spatiales et formelles. Celle-ci est inspirée sans en être la transposition littérale, de la réalité urbaine de la ville de Tokyo.
Nous la voyons et vous demandons de l’appréhender comme la possibilité de partir d’un a priori positif de la densité telle que l’on peut en parler au sujet d’un livre ou d’un bon film ou encore d’une relation amoureuse. Elle devrait nous permettre en tous les cas de prendre certaines distances par rapport aux habitudes qui nous font penser à la ville en tant que modèle conceptuel contraignant et de réfléchir chaque geste à l’échelle des contextes intrinsèques et limitrophes.
L’exiguïté, exigée par la rareté du sol, devra nous obliger à une extrême rigueur quant aux prises de position d’affectation et de gestion de la parcelle : pas de gaspillage possible lorsque le M2 est précieux.
La promiscuité investira en profondeur le statut et la nature des espaces de médiation et des éléments d’architecture en vue de qualifier le plus clairement et spécifiquement possible les relations entre les espaces.
L’architecture et l’urbanisme fabriquent des mondes dans lesquels évoluent des existences.
Aussi, l’objet de l’exercice est bien avant tout de prendre attitude au sujet de l’appropriation de la parcelle et de qualifier la transformation de ce morceau de territoire, la fabrication de ce nouveau monde avant que de réaliser le programme architectural qui s’y rapporte.
TROIS Parcelles
P1, P2, P3
Aucune imposition réglementaire n’existe sur les parcelles choisies.
TROIS Programmes
PROGAMME MIXTE A
- Une garderie pour 5 enfants de 1 ans à 2,5 ans comprenant un sas d’entrée pouvant recevoir 5 poucettes, une salle de jeux de +-
- Le logement de la responsable de la garderie, femme célibataire avec un enfant adolescent.
- Deux kots pour étudiant avec sanitaires et cuisine
La responsable de la garderie a une smart, son enfant un scooter et les étudiants peuvent avoir chacun un vélo.
Le projet propose impérativement un morceau de nature (à définir).
PROGRAMME MIXTE B
- Une table d’hôte comprenant une salle à manger pour 5 tables de 4 personnes, un sas d’entrée, une cuisine, une réserve, un sanitaire et un bar fumoir. Une terrasse extérieure pouvant au moins recevoir trois tables de 4 personnes sera également aménagée.
- Un mini-hôtel de 5 chambres doubles avec salle de bains intégrée, salle pour petits déjeuners, petite cuisine de préparation, sanitaires, bureau du gérant, accueil, buanderie avec réserve de linge, matériel de nettoyage et petit vestiaire personnel d’entretien. Une petite salle de gym ou de relaxation avec jacuzzi est également prévue pour permettre une occupation de deux personnes simultanément.
- Le gérant de l’hôtel est un biker et est propriétaire d’une Harley Davidson d’occasion rachetée à la gendarmerie recustomisée. Un arrêt minute pour une camionnette d’approvisionnement est à prévoir.
Les deux « équipements » ont des propriétaires distincts et doivent pouvoir fonctionner indépendamment.
Le projet propose impérativement un morceau de nature (à définir).
PROGRAMME MIXTE C
- Un magasin de Hifi haute fidélité comprenant un show room de +-
- Une résidence pour musiciens d’orchestre professionnels comprenant trois mini-studios single avec kitchenette et sanitaire. Le petit déjeuner doit pouvoir se prendre individuellement mais un séjour permet des instants de détente et des repas collectifs pour huit personnes maximum. Une petite cuisine est adossée à ce séjour. En outre, une salle de répétitions avec piano quart-queue permet aux musiciens de travailler en quatuor.
- Le gérant du magasin a une Ford Mustang de collection, modèle coupé 6 cylindres de 1968, bleu ciant métallisé.
Le projet propose impérativement un morceau de nature (à définir).
1.7 CRITERES D’EVALUATION
1. Capacité à poser un regard personnel sur le contexte, à le rendre explicite et communicable ;
2. Capacité à construire un propos sur la qualification de la dimension urbaine et architecturale, à initier une attitude ;
3. Capacité à construire la cohérence du projet architectural vis-à-vis du propos ci-avant énoncé (caractère, échelle, rapport au sol……) ;
4. Capacité à hiérarchiser les intentions et à en faire une synthèse cohérente
5. Capacité à investir un programme;
6. Justesse du dimensionnement;
7. Qualité de la composition
8. Qualités spatiales du projet architectural;
9. Qualités des usages et des distributions;
10. Qualité formelle du projet architectural;
11. Qualité de la présentation graphique;
12. Qualité de l’investissement à l’atelier;
13. Qualité de la réponse aux questions thématiques posées.
1.8 DOCUMENTS A REMETTRE
A définir
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